« Je me suis fait une raison »
L’effet papillon
« Le battement d’ailes d’un papillon au Brésil peut-il déclencher une tornade au Texas ? »
Vous avez certainement déjà entendu parler de l’effet papillon, de Lorenz. Il se traduit comme le fait qu’une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets très importants.
Et bien « je me suis fait une raison » s’énonce lorsque les effets d’une situation « subie » commencent à se manifester dans notre conscience.
Cette phrase, pas si anodine que ça, signifie que nous sommes en train de faire taire la voix de notre intuition.
Cette phrase, pas si anodine que ça, signifie que nous sommes en train de nous détourner d’une de nos vérités existentielles.
Situation « subie »
« Je me suis fait une raison » s’accompagne souvent de son amie « je n’y peux rien », et de leur compère « que voulez-vous que je fasse? ».
Elles s’installent dans nos pensées lorsque nous avons l’impression de subir des situations problématiques, pour ne pas avoir à prendre notre unique responsabilité : maintenir notre équilibre psychologique et spirituel, autant que faire se peut.
Au travail, nous nous entendons dire : « Je subis une forte pression de ma hiérarchie mais je me suis fait une raison », ou encore « je ne m’entends pas avec mes collègues mais je n’y peux rien », ou encore « je m’ennuie au travail mais que voulez-vous que je fasse? », ou encore « mon équipe n’est plus motivée mais je me suis fait une raison » …
Ça vous parle ?
A la maison, dans notre couple ou au travail, le refrain est le même : ça ne va plus mais ça passera, parce que nous nous sommes faits une raison…
Combien de fois me suis-je répétée cette phrase, et trouver toutes les excuses possibles et imaginables pour m’ancrer dans une relation toxique, avec un homme qui pensait m’aimer et que je pensais aimer ?
Je me souviens encore des moments où nous nous asseyions autour d’un feu, qui nous consumait tous les deux, y jetant à tour de rôle les plumes de mes ailes.
Aujourd’hui, parce que j’ai accepté ma vérité, je peux dire que je participais épuisée à ma propre crémation.
J’ai appris que nous sommes responsables de ce que que nous refusons d’affronter.
Le changement éveille et élève l’âme
« Je me suis fait une raison », c’est aussi cette petite phrase que l’on se dit à soi même et aux autres pour se convaincre que tout ne va pas si mal finalement, et qui nous rends dissonant, complètement à côté de nos baskets et de nos talons, éjectés de notre propre système de valeurs.
Mécanisme de défense face à une situation que notre cerveau gauche perçoit comme menaçante, parce qu’elle induit un changement profond de notre être.
Tout changement éveille et élève notre âme. Ne pensez-vous pas ?
« Je me suis fait une raison » est le signe que nous nous forçons à nous maintenir dans quelque chose que notre conscience ne supporte plus.
Nous mettons alors beaucoup d’énergie dans cette mission défensive, de lutte contre de l’intuition, tant est si bien qu’à bout de force, il ne nous en reste plus pour notre mission d’élévation.
Alors, nous nous plaignons d’être fatigué, épuisé; trop fatigué pour nous battre, et faire face à ce qui se présente à nous comme vérité, notre « vrai » combat.
Se laisser le temps
D’ailleurs, ce qui suit souvent après « je me suis fait une raison » c’est « de toute façon …[je me trouve des excuses]… »
Parce qu’en réalité, la vérité que nous n’affrontons pas en conscience forcera le passage de notre raison pour nous faire grandir, que ce soit au prix de notre équilibre mental, spirituel ou corporel (oui, je pense que la maladie est un message bienveillant de notre âme.)
Au final, « je me suis fait une raison » ne devrait être que temporaire, le temps de se laisser accepter les situations que nous n’avons pas l’habitude de vivre.
Puis, viendra un moment où nous serons prêts pour l’acceptation, pour aller de l’avant, usés par la ou les raisons que nous nous sommes trouvés.
Il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire, disent les sages.
Accordons-nous le temps de vivre pleinement nos expériences, même s’il faut pour cela se faire une raison.